mardi 2 janvier 2018

2017 vue par Bertrams

Sur le site de Courrier international.


Le dessinateur néerlandais Joep Bertrams collabore à De Groene Amsterdammer, Die Zeit, Newsweek… et Courrier international.

Il a répondu à nos questions.

Vous avez suivi de près les élections françaises. Il y avait beaucoup de candidats nouveaux. L’un d’entre eux avait-il votre préférence en tant que dessinateur ?

Mes favoris étaient Mélenchon et Fillon, ex aequo. Ils sont expressifs, c’est plus facile pour moi. En revanche, je n’aime pas dessiner Marine Le Pen. Non pas parce qu’elle est du Front national, mais parce que c’est une femme. C’est très difficile de dessiner une femme.



Tout le monde – les rédactions pour lesquelles je travaille, mon épouse, qui est ma première lectrice – attend, plus ou moins consciemment, que l’humour ne soit pas trop gras, qu’elle ne soit pas trop laide… parce que c’est une femme. Or nous faisons des cartoons ! De la caricature !


Et Emmanuel Macron ?

C’est plus difficile, il a un visage régulier. Je peux éventuellement accentuer son nez, son front. Mais bon, ce n’est pas un visage et une silhouette avec autant de relief que Sarkozy, Trump ou même Charles de Gaulle, par exemple.



Au-delà de leur physique, y a-t-il des hommes ou des sujets en France qui vous inspirent en ce moment ?

Pas vraiment, parce que je regarde la politique comme un théâtre. C’est ça mon sujet. Bien avant le physique, qui est secondaire. J’ai été vraiment intéressé par le premier tour de la présidentielle, qui a constitué, il faut bien l’avouer, l’élection véritable.

Après ça, on savait que Macron serait le vainqueur. Et d’autant plus après le débat de l’entre-deux-tours, qui entériné la défaite de Marine Le Pen.


Mais en ce moment, en France, il n’y a pas grand-chose. Sinon cette distance qui s’installe entre les citoyens et le gouvernement. Il n’y a pas de grande grève, pas de grande action syndicale. C’est le silence autour de Macron. Pour nous, vu de l’étranger, ce n’est pas très intéressant… Parce qu’on a Trump.

C’est l’actualité de l’année ?

C’est évident. On peut rire de Trump, mais ce qu’il fait est très grave quand même. On a de quoi faire un dessin par jour, rien qu’avec ses tweets. Je peux dessiner chaque jour du Trump, mais un Macron par jour, je ne peux pas.

Propos recueillis par Courrier International

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