mercredi 20 septembre 2017

Une découverte « majeure » en bande dessinée

Pierre-Mathieu Tremblay sur le site de Radio-Canada.

Jacques-André Blouin examinant le site de la Bibliothèque nationale du Québec.

Un étudiant en histoire a mis à jour 17 planches de Joe Connaissant, une bande dessinée canadienne-française jusqu'alors inconnue, parues dans le journal La Patrie en 1918.

Jacques-André Blouin, qui prépare une thèse de maîtrise sur la publication de bande dessinée dans les journaux La Patrie et La Presse, a été intrigué par 17 planches signées par un auteur nommé J. Sée, qu’il ne parvient pas à identifier parmi les études historiques de la bande dessinée.

L’étudiant de l’Université Laurentienne à Sudbury, en Ontario, « lance une bouteille à la mer » : il place quelques planches en ligne sur Facebook et Twitter.

Le message qu’il reçoit de l’historien de la bande dessinée Michel Viau le renverse.

Non seulement ce dernier parvient à identifier le caricaturiste Joseph Charlebois comme étant l’auteur des 17 planches, mais il qualifie la découverte de « majeure ».

« Joe Connaissant, c’est le citadin qui croit tout connaître et qui se met toujours les pieds dans les plats. » 
- Jacques-André Blouin, étudiant à la maîtrise à l'Université Laurentienne

Michel Viau explique que la publication Facebook de Jacques-André Blouin l’a mené à consulter les éditions de La Patrie sur le site de la Bibliothèque nationale du Québec. 


Il y reconnaît immédiatement le dessin et le style de BD de Joseph Charlebois.

C’est une bande dessinée dont on ignorait totalement l’existence. 

« On ignorait même qu’il existait une bande dessinée québécoise à cette époque, c’était une période creuse. » 
- Michel Viau, historien et auteur de bande dessinée

Jacques-André Blouin remarque aussi le caractère novateur de la signature J. Sée, qui représente les initiales de Joseph Charlebois : « Je n’ai jamais vu ça [si tôt] jusqu’à maintenant dans mes recherches. »

Six ans après le Joe Connaissant de J. Sée, un jeune belge nommé Georges Rémi inversait ses initiales pour signer ces premières planches de bande dessinée. Hergé était né.

Une histoire à compléter

Pour Michel Viau, l’histoire de la bande dessinée du Canada français est à parfaire : « Il faut continuer à chercher encore, si chacun ramène sa petite pierre, on va enfin avoir un portrait global de l’histoire de la bande dessinée au Québec. »

Du même souffle, il déplore l’absence d’une tradition de réédition des bd du patrimoine, contrairement à ce qui se fait en Europe ou aux États-Unis.

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