lundi 8 mai 2017

Rapport sur la situation des dessinateurs de presse dans le monde

Sur le site de France 24.

Dessin de Riber Hansson

L'association Cartooning for Peace, fondée par le dessinateur français Plantu, épingle une dizaine de pays pour des "atteintes à la liberté d'expression" des caricaturistes de presse dans un premier atlas mondial paru mercredi dernier à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.

Turquie, Egypte, Russie, Jordanie, Inde, Malaisie, Equateur, Kenya ou Venezuela: avec cette carte alertant sur le sort des dessinateurs de presse, ce réseau international fondé il y a plus de dix ans entend "donner une lisibilité sur les dangers et menaces" encourus par les caricaturistes, mais "sans pour autant en dresser une liste scientifique et exhaustive".

L'association "permet d'être au courant des dérapages de certains régimes politiques", a affirmé à l'AFP Plantu, dessinateur pour le quotidien Le Monde et l'hebdomadaire L'Express, "et à chaque fois, on constate que ce sont les dessinateurs qui sont menacés en premier".

"Depuis quelques jours, nous nous inquiétons en Europe de ce qui se passe au Venezuela. Enfin!", a-t-il continué.

"Cela fait six ans que nous défendons une dessinatrice courageuse de Caracas: elle s'appelle Rayma, elle a été montrée du doigt par Hugo Chavez, et plus récemment, elle a été menacée par le président Maduro à tel point qu'il a fallu qu'elle quitte son pays", a poursuivi le dessinateur, soulignant que "Rayma est aujourd'hui réfugiée politique en Floride".



La carte de Cartooning for Peace "donne un aperçu des atteintes à la liberté d?expression des dessinateurs sur la période 2016/2017", documentées par l'association, selon l'association.

Le rapport alerte notamment sur la situation de la Turquie où des journalistes qui exercent leur métier par la caricature sont emprisonnés. A l'instar du dessinateur Musa Kart, 63 ans, qui après 6 mois passés en prison avec certains de ses collègues du journal Cumhuriyet, est accusé de "collusion avec une organisation terroriste, sans en être membre"

Il risque "une peine maximale de vingt-neuf ans" , selon le rapport, qui précise que la date de son procès et de celui de ses collègues est fixée au 24 juillet 2017.

"Tous les journalistes en Turquie courent le risque d'être injustement et habilement accusés de terrorisme", estime Cartooning for Peace.

Plus globalement, les dessinateurs de presse sont des "témoins uniques de l?actualité" et de "véritables baromètres de la liberté d?expression", estime l'association, pour qui les menaces recensées dans son rapport "nous renseignent sur l?état de la démocratie dans les périodes d?insécurité et de troubles".

Soulignant "un contexte d'aggravation des atteintes à la liberté d?expression", elle admet avoir "choisi de traiter le cas de certains pays et de certains dessinateurs plutôt que d?autres" mais assure que cela "ne minimise en rien les situations et les contextes difficiles dans lesquels se trouvent d'autres caricaturistes".

Cartooning for Peace a été créée en 2006 au siège des Nations-Unies, et placée sous le patronage de l'ancien secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire