mercredi 22 janvier 2014

Équateur: procédure contre un caricaturiste pour injure au président

Dépêche de l'Agence France Presse dans L'Express.

« La police fiscale va au domicile de Fernando Villavicencio
et emporte des documents dénonçant la corruption. »


La nouvelle autorité de contrôle des médias en Équateur, considérée par l'opposition comme un outil de censure, a ouvert une procédure à l'encontre d'un caricaturiste de presse, dont un dessin a été considéré comme injurieux par le président Rafael Correa.

Employé par El Universo, l'un des principaux quotidiens équatoriens, réputés pour son ton très critique envers le chef de l'État, le dessinateur, Xavier Bonilla, surnommé « Bonil », a lui-même annoncé mercredi soir dernier avoir été convoqué par l'organisme public.

« Je ne sais pas de quoi on m'accuse exactement, mais ils m'ont envoyé une notification qui mentionne un rapport permettant d'engager une procédure à mon encontre », a-t-il déclaré à l'AFP.

Au début de l'année, le président Correa, un dirigeant socialiste en conflit ouvert avec la presse privée et les milieux d'affaires, avait annoncé son intention de porter plainte auprès de l'autorité de contrôle contre le caricaturiste.

La caricature incriminée revenait sur une perquisition policière opérée au domicile d'un conseiller d'un député de l'opposition Clever Jimenez, accusé par M. Correa d'espionnage et qui assure détenir de son côté des preuves de malversations de la part du gouvernement.

La légende du dessin indiquait que les policiers emportaient « des plaintes pour corruption », ce qui a conduit le président équatorien à exiger du caricaturiste qu'il justifie l'utilisation de cette expression.

Le caricaturiste d'El Universo, un journal qui a déjà été poursuivi par le passé pour injures envers M. Correa, a estimé qu'il pouvait être contraint à publier une rectification et des excuses, ainsi qu'à payer une amende.

Hasard du calendrier, le député de l'opposition en question a été condamné en dernière instance par la justice à une peine de 18 mois de prison, là encore pour injure au chef de l'État, mais dans le cadre d'une autre affaire.

Le parlementaire avait été poursuivi pour avoir accusé le président de crime contre l'humanité, à la suite de la répression d'une rébellion policière en 2010, qualifiée par M. Correa de tentative de coup d'État.

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