mardi 5 novembre 2013

Une édition du « Devoir » complètement bédé

Dessin de Michel Rabagliati

Pour saluer l'arrivé de la bande dessinée au Musée des beaux-arts de Montréal, Le Devoir propose aujourd'hui une édition exceptionnelle. Les articles du journal sont accompagnés d'illustrations et de bandes dessinées, oeuvres de 14 dessinateurs-bédéistes. Une édition papier qui est aussi un hommage à la vitalité de la bande dessinée d'ici.


Quatorze bédéistes ont accepté de participer à ce projet journalistique un peu fou concocté par le journaliste du Devoir Fabien Deglise. C’est ainsi que Michel Rabagliati, Guy Delisle, Philippe Girard, Jean-Paul Eid, Réal Godbout, Zviane, Isabelle Arsenault, Pascal Girard, le duo Iris et Cathon, Marc Simard, Michel Falardeau, Thierry Labrosse et Francis Desharnais ont unis leurs traits de crayon et leur talent aux plumes de l’équipe de journalistes du Devoir, en proposant une édition unique et haute en couleur.

Dans une société où l’image prend de plus en plus d’importance, l’initiative du Devoir d’illustrer par la bédé une publication complète du quotidien est d’autant plus importante. Cette édition a permis aux bédéistes d’explorer le côté journalistique qui, le temps d’une journée, sera lié à leurs dessins. Dans leur développement respectif, le journalisme et la bande dessinée arrivent aujourd'hui à un point de rencontre, comme en témoignent l'engouement pour le bédé-journalisme et la multiplication de revues consacrées à cette nouvelle forme de narration. Le Devoir en bédé vient à sa manière nourrir ce mouvement.

« Ce projet audacieux et innovateur confirme la jeunesse d’un journal qui a pourtant soufflé ses 100 bougies en 2010 et s’inscrit tout à fait dans la mouvance du moment », affirme Fabien Deglise. Consacrer une édition entière à la bédé québécoise démontre que cette forme d’art en est une à part entière. C’est d’ailleurs le pari que prend Le Devoir.


Tous les participants au projet spécial du Devoir Spécial BD.





Isabelle Arsenault : Illustratrice de Montréal, spécialisée dans les récits pour la jeunesse, elle signe en 2012, avec Fanny Britt, Jane, le renard et moi (La Pastèque) qui depuis ne cesse de récolter des prix. 





Guy Delisle : Son regard sensible, juste et amusé sur le quotidien a donné le ton de Shenzhen (L’Association), premier journal publié et remarqué en 2000. Ses carnets de voyage mis en cases séduisent désormais un public hétérogène. Avec les Chroniques de Jérusalem (Delcourt), il a décroché le prix du meilleur album à Angoulême en 2012.



Francis Desharnais : Sa critique sociale amenée par Burquette (Les 400 coups), petite fille voilée par son père à des fins éducative, n’est pas passée inaperçue en 2008. Chez Pow Pow, il a commis récemment, avec la complicité de Pierre Bouchard, la série loufoquement rustique Motel Galactic




Jean-Paul Eid : Secret le mieux gardé de la bédé québécoise, il est le père de Jerôme Bigras, ce délirant banlieusard né dans les pages du magazine Croc début 90, mais également un maître du récit consistant qui aime questionner les frontières de son art.




Michel Falardeau : Dans la couleur et le perfectionnisme, il a créé la série Mertownville (Paquet), mais aussi les univers de Luck (Dargaud) et French Kiss 1986 (Glénat Québec), ses deux dernières créations. 




Pascal Girard : Adepte du questionnement existentiel et de l’économie du trait, il met sa vie en cases dans Nicolas (Mécanique Générale), Paresse (La Pastèque) et plus récemment Conventum (Delcourt). 




Philippe Girard : Auteur prolifique, il explore autant la fiction (Rewind), les récits historiques (La mauvaise fille, Une histoire de pêche) que la mise en image de sa propre existence (Tuez Velasquez, Les Ravins, Lovapocalypse). La visite des morts (Glénat Québec) publié en 2010 va bientôt être porté au grand écran.




Réal Godbout : Vieux routiers du 9e art québécois, il a donné naissance avec Pierre Fournier aux personnages Red Ketchup et Michel Risque dans les années 70. Cette année, il signe une adaptation dessinée de L’Amérique, ou le disparu (La Pastèque), roman de Franz Kafka.




Iris et Cathon : Jeune, dynamique et espiègle, ce duo très de son époque explore avec légèreté et humour la condition humaine en dressant régulièrement La liste des choses qui existent (La Pastèque), une aventure qui se dessine autant en ligne que sur du papier. 




Thierry Labrosse : Avec une plume qui magnifie les galbes, particulièrement celui des femmes, il a fait frémir des milliers de lecteurs avec sa série Moréa (Soleil) et plus récemment Ab Irato (Vents d’Ouest), un récit de science-fiction qui prend place dans un Montréal aussi lointain qu’incertain. 



Marsi : Graphiste et illustrateur passé récemment à la bande dessinée, il offre pour le moment, avec Miam Miam Fléau (La Pastèque) publié en 2009 une production certes modeste, mais particulièrement remarquée.




Michel Rabagliati : On le présente parfois comme le «Michel Tremblay de la bande dessinée», celui qui a donné naissance au «Tintin du Québec». Sa série de romans graphiques Paul est surtout un des plus grands succès d’édition dans l’histoire de la bédé québécoise. 




Zviane : Elle est passée par la musique avant d’arriver à la bande dessinée et cela s’entend dans chacun de ces romans graphiques souvent intimistes et parfois poétiques. Avec Iris, elle a créé L’Ostie d’chat (Delcourt). Les Deuxièmes (Pow Pow), son dernier album, parle d’attraction des corps et de composition musicale.



1 commentaire:

  1. Ce n'est pas souvent que je me procure Le Devoir, étant abonné à un autre quotidien. Mais ce matin, j'ai fais le détour pour me procurer cette édition unique. Félicitation à tous.

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